Van Gogh à Auvers sur Oise

Ce sont les dernières œuvres de Van Gogh qui sont exposées en ce moment au musée d’Orsay à Paris, celles qu’il a peintes à Auvers sur Oise.
Après l’enfermement psychiatrique dans le Midi et le tumulte de la capitale, c’est là qu’il retrouve le calme et une certaine liberté. Ses journées y sont entièrement consacrées à la peinture. En 70 jours, il y réalisera 74 tableaux et 33 dessins.

Sa touche, épaisse et nerveuse, reste la même mais sa palette change. Après les tonalités sombres de ses premières toiles, il utilise désormais le jaune et le bleu, faisant vibrer les champs de blé et tournoyer les nuages du Vexin.
Il arpente le village ; les chaumières aux toits irréguliers, l’église, les champs attirent son attention. Tout devient motif ! Peu de figure humaine dans ces paysages mais des ruelles avec de vieilles bâtisses, des prairies et des ciels colorés.

La couleur lui permet de ne plus peindre un paysage mais de révéler l’effet produit par les mouvements des nuages, la torsion d’un arbre ou l’action du vent. Il compose de véritables symphonies de verts que viennent réveiller l’orange d’un toit ou le rouge des coquelicots. Il transpose la nature en couleurs, annonçant ainsi l’expressionnisme.

Van Gogh est mort au moment où sa carrière décollait. Son ami et médecin, le docteur Gâchet, sera impuissant à sauver l’artiste. Les lettres de condoléance reçues par son frère Théo montrent comment il avait gagné l’estime des grands peintres de l’avant-garde, Claude Monet, Émile Bernard, Paul Gauguin, Henri Toulouse-Lautrec … C’est peut-être d’ailleurs la peur du succès qui l’a conduit au suicide.

Cette superbe exposition témoigne du travail intense de Van Gogh durant la dernière période de sa vie. En partenariat avec le musée Van Gogh d’Amsterdam, elle met en valeur la complexité et la richesse de son œuvre.